La Planète des Vampires

Publié le par Antohn

La Planète des Vampires

Je plaisantais l'autre jour sur le cinéma italien s'inspirant, sans trop savoir où il va, de succès du cinéma. Il serait toutefois injuste de ma part de ne pas aborder l'autre facette de cette situation : celle où c'est le cinéma italien qui sert d'inspiration au cinéma américain. Tu as très probablement déjà vu "Alien" lecteur et tu as peut-être entendu dire qu'il s'agit d'une réécriture d'un classique de la science-fiction des fifties nommé "It ! The terror from beyond space" ? Et bien, si cette affirmation n'est pas totalement fausse, il faut toutefois préciser que le scénariste d'"Alien", Dan O'Bannon s'est également inspiré d'un film italien intitulé "Terrore nello spazio", sorti en France en 1965 sous le titre "La planète des vampires", film réalisé par... Mario Bava.

Et oui, Mario Bava, encore lui, toujours lui... Que voulez-vous: ce type a été le modèle de Tim Burton, il a été le précurseur du cinéma gothique italien, du giallo, l'inventeur du slasher... Pire encore: le groupe "Black Sabbath" tire son nom de l'un de ses films ("Les trois visages de la peur" en français). Donc, sans Mario Bava (peut-être) pas d'Ozzy Osborne ! Vous la voyez ma logique et mon absence totale d'objectivité là !?

La Planète des Vampires

Et sans "La Planète des vampires", donc, peut-être pas d'"Alien".

Je mets les choses au point tout de suite: il n'y a pas plus de vampires dans ce film que d'influences bergmaniennes dans un film de Micheal Bay mais ce n'est malheureusement pas la première fois qu'un film italien se voit affubler d'un titre mal choisi. A la décharge des adaptateurs, "La planète des vampires" a eu, au cours de sa production, une bonne quinzaine de titres, celui-ci étant la traduction du titre américain, choisi pour rappeler les oeuvres d'horreur gothique de Mario Bava.

Car au milieu des années 60, Mario Bava commençait à se taper une petite réputation aux Etats-Unis: les succès du "Masque du Démon" et des "Trois visages de la peur" avaient convaincu les américains d'American International Pictures de mettre quelques dollars sur Bava. A tel point que c'étaient probablement eux qui lui avaient proposé, en vain, de réaliser un remake en couleur de son premier film. Qu'à cela ne tienne, ils collaborèrent quand même avec lui pour tourner un nouveau film et c'est ainsi que naquit la "Planète des Vampires", et explique la présence au générique de Barry Sullivan, plus habitué aux rôles de cowboy qu'à la sience-fiction transalpine.

La Planète des Vampires

Outre le talent de Bava, faire tourner le film en Italie permettait de réduire considérablement les coût, tant à Cinecittà on savait faire des miracles avec trois fois rien. Pour tout vous dire, la totalité du film a été tourné dans le même studio, avec en tout et pour tout deux morceaux de vaisseau, un intérieur, un couloir et un décor extérieur. Ainsi qu'un sacré paquet de fumigènes permettant de créer une ambiance et de masquer quelques imperfections. Bava s'était, de plus, taillé une réputation de maître en matière de trucages et il y avait régulièrement sur le plateau d'autres techniciens ou réalisateurs venus en prendre de la graine, à tel point qu'il dut se résoudre à fermer le studio aux visiteurs pour pouvoir travailler tranquille.

Et quand on laisse Mario Bava travailler tranquille, ça donne ça :

La Planète des Vampires

Nous sommes dans un futur lointain et mal défini, dans un vaisseau spatial d'un kitsch peu commun: l'Argos. En expédition avec son vaisseau jumeau, le Galliott (et oui, jumeau, ça fait un décor de moins à construire !), l'Argos reçoit un étrange message provenant d'une planète voisine : Aura. Voulant voir ce qui envoie ce message, l'Argos atterrit sur une planète avec un équipage plus mort que vif, quasiment écrabouillé par la gravité. Et le pire est à venir. Le pire c'est l'équipage qui se met à vouloir s'entretuer et n'est maîtrisé qu'in extremis par leur capitaine, qui était le seul à ne pas s'être évanoui.

L'équipage du Galliott n'a pas eu cette chance et leurs compagnons ne peuvent que constater leur mort et les enterrer. Enterrer du moins ceux dont les corps ont pu l'être puisque certains d'entre eux se sont volatilisés.

La Planète des Vampires

Là où l'inquiétant devient tragique c'est quand les cadavres disparus sont remplacés par de nouveaux cadavres, tout frais. Pour faire plus clair : quelqu'un, ou quelque chose décime l'équipe de l'Argos. Autant vous dire que les survivants n'ont qu'une seule idée en tête: oublier ce fichu signal et filer à toutes tuyères.

C'est oublier que, dans tout bon film de science-fiction, un vaisseau s'abîme à l'atterrissage et que l'Argos n'est évidemment pas en état de redécoller tout de suite. Il faut donc attendre que le mécano récupère des pièces détachées sur le Galliott et revienne les installer sur l'Argos, pendant que le reste de l'équipage joue aux cartes ou fait des charades. Ca c'est la théorie, c'est ce qui se passe dans la vie normale, pas ici. Il faut dire qu'ici, les morts du début ont l'idée saugrenue de revenir à la vie et de vaguement saboter les travaux, quand ils n'assassinent pas ce qui reste de vivant.

La Planète des Vampires

A la recherche d'une explication à ce mystère, ou tout du moins d'un moyen de s'échapper, ce qui reste de l'équipage finit par faire une découverte étrange. Là, caché dans la brume (comme 90% des choses sur cette planète), se trouve l'épave d'un vaisseau inconnu et probablement abandonné là depuis un moment si l'on considère le fait que les gigantesques squelettes présents sont fossilisés. Le mystère s'épaissit donc: l'Argos et le Galliott ne sont pas les premiers à avoir répondu à l'appel et celui-ci semble bien être un piège, mais tendu par qui ?

Sans vouloir vous réveler la fin, disons que l'on apprend ce qui anime les cadavres, avec une explication qui est une sorte de mélange entre "Alien" et celle des "Survivants de l'infini". Le dernier lien avec le film de Ridley Scott est sa fin. Pour être plus précis: la fin de "La Planète des Vampires" ressemble étrangement à celle qui avait été prévue à l'origine pour "Alien". Dan O'Bannon avait été cordialement invité par les producteurs à modifier le script, pensant qu'il ne plairait pas aux spectateurs.

Et c'est bien dommage tant cette fin aurait eu de la gueule (mais nous aurait peut être privés d'"Aliens").

Si l'on fait abstraction d'une esthétique digne de "Starcrash", "La Planète des Vampires" est le genre de film d'horreur italien comme je les aime. Tourné avec trois bouts de ficelle, dans un seul studio avec un casting cosmopolite, il surmonte ces obstacles grâce à un formidable sens du système D ainsi que grâce au talent incomparable dont faisait preuve Mario Bava lorsqu'il s'agit de créer une ambiance.

Fiche technique:

Titre original : Terrore nello spazio

Réalisateur : Mario Bava

Année : 1965

Pays : Italie

Durée : 1h28

Genre : Fumée inspiratrice.

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E
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