Le Père Noël contre les Martiens
Je sais, je sais, comme par hasard, c'est le 24 décembre, après avoir publié un article sur "Maciste contre Zorro" que je vous sort "Le Père Noël contre les martiens". De prime abord, vous pourriez penser que je suis une grosse chose influençable, ce qui n'est pas complétement inenvisageable. Je tiens juste à écrire pour ma défense que ce film est un sujet sur lequel j'avais envie de parler depuis bien longtemps. Non, sérieusement, "Le Père Noël contre les martiens", comment voulez-vous qu'un film pareil ne finisse pas un jour ici ? D'autant plus que le bestiau traîne la réputation d'être l'un des plus mauvais films de Noël jamais réalisés.
Et avec une affiche mocharde typique des films fauchés de l'époque (source: wrongsideoftheart.com)
Et pourtant des films de Noël idiots il y en a : des comédies romantiques sous la neige, des fables pseudo-moralisatrices et dégoulinantes de bons sentiments, des dessins-animés gnangnan, le genre de trucs vite écrits et vite réalisés pour être vite passés à la télé pour la 735e fois. Parmi tous ces films en surnagent quelques uns: "La vie est belle" (celui de Frank Capra, bien sûr), "Le Père Noël est une ordure" (qui est un excellent film, même s'il nous est balancé ad nauseam à chaque fin d'année) et d'autres, que l'on retient davantage pour leur originalité que pour leur qualité. "Le Père Noël contre les Martiens" en fait partie, ca reconnaissons-le, si ce film s'adresse essentiellement aux enfants et souffre d'un certain manque de moyens, force est de constater qu'il est fidèle à sa réputation.
L'histoire commence au Pôle Nord, quelques jours avant Noël. Une chaîne de télévision pour enfants a l'idée assez opportune de rendre visite au Père Noël dans son atelier. L'occasion pour nous de découvrir les petits lutins, d'apprendre qu'un renne du Père Noël s'appelle Nixon et que ce pauvre homme est plus ou moins exploité par la Mère Noël qui vient le houspiller dès qu'il s'arrête cinq minutes pour souffler. Si ce reportage booste l'audimat de la chaîne, celle-ci compte des spectateurs dont elle ne soupconnait pas l'existence. En effets, les Martiens, confortablement installés dans leurs villes soutterraines, captent les programmes terriens et les enfants de Mars n'ont pas perdu une miette de ce reportage. Ils apprennent alors que sur Terre, les enfants s'amusent et ressentent des sensations telles que la joie et l'amour. Ils apprennent également qu'un gros bonhomme en rouge contribue à ce bonheur et à ce bien être.
Les enfants martiens restent alors obnubilés par ces programmes terriens. Ils ne se branchent plus à leurs machines à connaissances, ils ne mangent plus leurs pilules nutritives, pire encore, leurs parents sont obligés de recourir au spray somnifère pour les endormir le soir. Conscient du mal être qui saisit ses enfants et ceux des autres, le chef martien, Kimar, décide donc de s'en remettre au grand sage matien, Chochem, afin de trouver la solution.
Le vieil homme, après être apparu dans un éclair; disparait dans un autre éclair après avoir fourni la clé de l'énigme: Mars a besoin d'un Père Noël.
Que dis-je "d'un Père Noël" ? "DU" Père Noël ! Pourquoi en créer un alors que l'original est à portée de soucoupe ? Ni une ni deux, Kimar embarque pour la Terre avec une fine équipe, dont Dropo, son serviteur idiot, et Voldar, un ignoble méchant moustachu, qui été élevé à coup de trique et qui ne voit pas pourquoi la jeune génération n'aurait pas le droit à son coup de pied au cul. En passant par là, c'est d'une intelligence folle d'embarquer pour une expédition un type qui ne veut absolument pas que l'opération réussisse.
Il faut croire que Kimar a un peu embarqué ce qu'il avait sous le coude, d'autant plus qu'il arrive sur Terre sans savoir où est le Père Noël. Après avoir manqué d'enlever un pauvre bougre de l'Armée du Salut, il décide d'aller demander directement à deux gamins qui se baladent dans la campagne.
Petite présentation: Kimar...
... Dropo...
... et Voldar (le moustachu au mileu).
Je ne sais pas vous mais moi quand trois gars en combinaison avec des antennes sur la tête et un rayon laser dans la main me demandent où est le Père Noël, non seulement je le leur dit mais en plus je les accompagne. C'est exactement ce que font ces deux gamins, à qui on a pas vraiment laissé le choix, d'ailleurs, pour ce qui est de la partie accompagnement. L'enlèvement du Père Noël est, alors l'occasion de faire connaissance avec un type dans un costume d'ours blanc et un robot qui ressemble tellement à un jouet que le Père Noël s'y méprend.
Comment ne pas aimer un film avec un robot pareil !?
Le voyage du retour est assez chaotique, notamment parce que les Terriens ont réagi comme ils réagissent d'ordinaire devant une soucoupe volante : en leur envoyant des B-52 dans la figure. Et puis parce que Kimar, n'ayant pas réussi à faire échouer l'enlèvement du Père Noël, tente de se débarrasser du Père Noël et des enfants. Oui, parce que tant qu'à faire, les Martiens ont embarqué les enfants sur Mars, ne sachant trop quoi en faire.
Des petits terriens mal doublés...
... et des petis martiens mal habillés. Un lecteur (particulièrement) physionomiste aura reconnu, à droite, une certaine Pia Zadora, connue notamment pour avoir chanté "When the rain begins to fall" avec Jermaine Jackson et pour avoir, en 1982, remporté le Golden Globe de la meilleure actrice ainsi que le Razzie Award de la pire actrice, et ce pour le même rôle (dans "Butterfly", avec Orson Welles).
Reçu comme un sauveur sur Mars, le Père Noël se voit gratifier d'un atelier high tech où, à défaut d'une armée de lutins, la fabrication des jouets est gérée par une machine qui les fabrique instantanément en appuyant sur un bouton. Le processus est facile, tellement facile que même Dropo y arrive et se prend de passion pour le métier de Père Noël. Le vrai Père Noël, lui, s'ennuie un peu: passer son temps à appuyer sur des boutons n'est vraiment pas drôle et, finalement, rien ne vaut le travail manuel.
De son côté, Kimar, qui définitivement est très méchant, poursuit ses efforts pour guérir le Père Noël de son ennui, dénitivement.
C'est là que l'on se rend compte que, finalement, Kimar, en préparant son expédition, n'avait pas fait preuve de manque de présence d'esprit. Non, ce n'est pas la faute de Kimar, c'est juste que les Martiens sont cons. En témoigne une somptueuse tentative d'enlèvement du Père Noël dans son atelier où l'on se rend compte que Voldar et ses hommes ne sont pas fichus de faire la différence entre un gros bonhomme barbu et Dropo dans un costume rouge.
Le suspense est toutefois de courte durée, les affreux jojos étant défaits par une armé de gamins armés d'ours en peluche et le Père Noêl revenant sur Terre après s'être trouvé un successeur.
C'est pas tout c'est qu'il ya du pain sur la planche: des jouets restent à faire pour tous les enfants sages du monde entier...
Ce qui en fait une douzaine, à peu près.
Allez, en bonus, la bande orignale du film, elle va vous trotter dans la tête toute la journée, ne me remerciez pas.
Fiche technique:
Titre original : Santa Claus conquers the Martians
Année : 1964
Pays : Etats-Unis
Durée : 1h26
Genre : Vous n'aviez qu'à être sages.