Dinosaurus!

Publié le par Antohn

 

Comme le savent mes quelques followers (que je salue), il y a quelques jours, le blog tenant enseigne au "Brocoli qui tousse" s'est vu agrémenté d'un magnfique compte twitter. J'avais vu Twitter comme un bon moyen de garder un semblant d'activité sur mon blog, je viens de me rendre compte que, pour une raison que j'ignore, j'arrive à trouver le temps, maintenant, d'écrire. Peut-être n'étais-ce pas le temps qui me manquait finalement...

Quoi qu'il en soit, je vais attaquer cette semaine avec l'un de ces films qui font le charme du Brocoli, à savoir « Dinosaurus! », connu également sous le nom des « Monstres de l'Île en feu ».

 

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« Dinosaurus! » fait partie (comme l'« Oasis des tempêtes ») de ces films dont j'avais vu de larges extraits étant gamin (dans un épisode d' « Animalia ») et dont j'avais tenté de retrouver la trace. C'est donc une longue quête qui se termine ce dimanche avec cet article. Alors, cela valait-il vingt ans d'attente? Vous verrez.

 

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L'histoire commence dans une île caribéenne (probablement les Îles Vierges) où une équipe d'ingénieurs sont occupés à faire des travaux dans le but de construire un pont. Par « travaux » comprenez par là qu'ils dynamitent les côtes afin d'accroître leur profondeur. On ne peut s'empêcher de penser aux effets d'une telle pratique sur la faune et la flore marine mais ce qui tuait des poissons aida à ramener à la surface de bien étranges spécimen. Comme dans tout bon film des années 60, c'est une femme qui, en se baignant, se rends compte que l'explosion a mis au jour un dinosaure congelé. Évidemment, on commence par ne pas la croire (ces êtres sont si impressionnables!) avant que d'autres plongeurs ne se rendent compte qu'en effets, deux dinosaures (un brontosaures et l'inévitable tyrannosaure) reposent au fond, congelés comme des bâtonnets de Captain Igloo®.

 

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Vous imaginez l'aubaine! D'un point de vue scientifique, d'une part, mais aussi financier, notamment pour le « maître » de l'île, un certain Harker affublé, dans la version française, d'un accent espagnol énigmatique. Celui-ci, en outre, découvrit que, en plus des dinosaures, un homme des cavernes avait été lui-aussi congelé. Convaincus que les deux reptiles n'ont pas survécu à des millions d'années de congélation, ils sont laissés à l'air libre en attendant que la chaleur tropicale fasse son effet. Un soir, un orage éclate et les animaux sont laissés sans surveillance, c'est alors que les deux dinos sont frappés par un éclair qui les ramène à la vie.

 

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Vous l'avez compris, la rationalité n'est pas vraiment de mise dans ce film, la vraisemblance non plus mais ce n'est pas, après tout, la première fois qu'un film nous demande de faire appel à ce que les anglo-saxons appellent la suspended disbielief. Nous sommes là pour voir des dinosaures, on nous ressuscite des dinosaures, de quoi se plaint-on? De toutes manières, le film en lui-même ne se prends pas totalement au sérieux, comme nous allons le voir.

 

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Et tout d'un coup les péages d'autoroutes ne deviennent pas si gênant que cela...

 

Tout d'abord, les dinosaures ressemblent davantage à des joujoux qu'à de terribles monstres: le brontosaure est le sosie parfait d'une figurine que j'avais quand j'étais gamin. A noter que l'effet n'est peut-être pas volontaire: le concepteur des dinosaures, Marcel Delgado (qui avait également créé les dinosaures du « Monde Perdu » (1922) et de « King Kong » (1931)) s'était vu accorder six semaines pour réaliser les créatures, avant que deux semaines plus tard, on lui demande de les fournir pour un tournage imminent. Les dinosaures ne sont pas très aboutis, donc, même pour des strandards de 1960.

Il faut dire que les producteurs pensaient, à l'origine, sortir le film en grande pompe: alors qu'il venait de tourner « The Blob », avec le même réalisateur et le même producteur, Steve McQueen était pressenti pour jouer le rôle titre et en 1960, avoir Steve McQueen dans son film était s'assurer de confortables recettes et donc de grandes dépenses pour la réalisation du film.

 

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Et tout d'un coup on regrette que ce ne soit pas un vendeur d'encyclopédies ou un témoin de Jéhovah....

 

Et puis finalement cela ne s'est pas fait: ce n'est pas que Steve McQueen refusait, il avait même un contrat qui l'engageait à tourner trois film avec la même équipe, mais il s'était montré tellement désagréable sur le tournage du Blob (ce sont les seules informations que j'ai trouvé, si quelqu'un a de plus amples détails, ils sont les bienvenus), qu'on préféra le libérer de son contrat. Son rôle est ici tenu par un certain Ward Ramsey dont je ne sais absolument rien si ce n'est que « Dinosaurus! » fut son premier film et l'un des rares premiers rôles d'une assez brève carrière.

 

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"Dis donc, dis tout de suite que je manque de charisme!"

 

Le film en lui-même, passées les vingt premières minutes où l'on attends le réveil des lézards, est ensuite assez convenu et on en vient même à oublier les dinosaures. Renoncant à trop les montrer, le réalisateur se concentre essentiellement sur l'homme des cavernes, ramené lui-aussi à la vie par l'orage. S'échappant et découvrant, ébahi, une civilisation qu'il ne connaît pas, l'homme des cavernes, incarné avec talent par un certain Gregg Martell, est l'élément comique du film. D'abord étudié pour être un « blockbuster »d'aventure, « Dinosaurus! » s'est finalement mué en divertissement familial dont la véritable star était ce néanderthalien aux sourcils proéminent. A tel point que le film sortit en Belgique sous le titre « L'Homme des cavernes ».

 

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"En reposant, Tityre, à l’ombrage couvert
De ce hêtre au feuillage épanchement ouvert,
Tu mets sur le pipeau d’une avène légère
L’air de mainte chanson doucement bocagère...

-Dis Gégé, on filme, là!"

 

Quant au moyen de se débarrasser des dinosaures, je ne vous dévoilerais pas la façon don trépasse le brontosaure, le sort du tyrannosaure se réglant (comme annoncé sur les affiches) au terme d'une lutte homérique contre un tractopelle voyant le monstre d'acier triompher du monstre d'écailles.

 

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Et tout d'un coup on se dit que Toy Story n'a rien inventé...

 

En définitive, est-ce un bon film? Disons que ce n'est pas le film terrifiant que mes souvenirs d'enfance m'avaient laissé. On a le sentiment que le scénario avait prévu le réveil puis la fin des bestiaux, comptant sur Steve McQueen pour remplir l'espace entre les deux. Faute de Steve McQueen, on eut un homme de Néanderthal qui assura le quota « divertissement ».

Ce n'est pas un mauvais film si l'on excepte des dinosaures qui sentent le plastique et un rythme un peu lent, surtout au milieu. Disons qu'il est de ces films au charme désuet ne reposant pas sur grand-chose, et donc ne pesant pas bien lourd dans les mémoires malgré une équipe qui connaissait son boulot et des idées scénarisitiques intéressantes.

 

 

Fiche technique:

Titres alternatifs: Les Monstres de l'Île en feu, L'Homme des cavernes

Réalisateur: Irvin Yeaworth

Année: 1960

Pays: Etats-Unis

Durée: 1h25

Genre: « Ne pas recongeler un produit déjà congelé »

Publié dans Cinéma

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