Vite vu : Super Riders

Publié le par Antohn

Vite vu : Super Riders

En matière de nanars, c'est souvent lorsque l'on pense avoir fait le tour que l'on découvre un nouveau terrain d'exploration. C'est quand on pense qu'il n'y a plus rien à découvrir qu'une nouvelle curiosité vient nous titiller la rétine. Là, par exemple, ma dernière expérience en date était dans un endroit où je comptais bien en vivre une : à savoir dans le sous-sol de la Cantada lors du Cinéma de Clapier mensuel (c'est peu ou prou ce qui a remplacé Pas de pitié pour les navets, dont je t'avais parlé il y a quelques mois, lecteur). Une fois de plus, il s'est agi d'explorer de nouveaux terrains puisque je vais te parler de sentai.

J'ai dit "Sentai", pas "hentai", même s'il va y avoir quelques tentacules.

L'affiche française, hé oui !
L'affiche française, hé oui !

"Super Riders", puisque c'est de ce film qu'il s'agit est, pour faire court, l'adaptation en long métrage pour l'Occident de la série "Kamen Riders". Pour faire court, il s'agit d'un précurseur des Power Rangers, une série où des héros masqués affrontaient une organisation diabolique et ses monstres afin de contrecarrer leurs plans de domination mondiale. Le schéma de chaque épisode était assez simple et reposait sur le concept du "monstre de la semaine envoyé par le chef des méchants". La série n'étant pas diffusée en Occident, la réalisation du film fut confiée à une société de production taïwanaise, dont ce fut le premier et dernier film. En gros, le film devait consister en des extraits de baston de la série, avec des scènes de raccord tournées à Taiwan avec des acteurs locaux. "Scènes de raccord" ou "scènes de raccroc", à vous de juger, d'ailleurs, vu que les faux raccords vont être monnaie courante : les costumes ayant évolué au fil des saisons, il n'est pas rare de voir les héros avec une tenue différente d'une scène à l'autre, quand on ne les voit pas poursuivre un groupe de méchants et rattraper... d'autres méchants.

Et dites-vous bien que le reste est à l'avenant. A commencer par le scénario qui est particulièrement tarabiscoté. Compréhensible, notez, dans la mesure où une partie des scènes n'ont pas été tournées pour ce film. Pour faire court, l'Organisation des Adorateurs de Satan a enlevé deux jeunes hommes pour en faire des surhommes acquis à leur cause. A la suite d'une panne de courant (?) l'un d'entre eux se libère et, averti par un scientifique qui passait par là, retrouve un autre homme à qui il est arrivé la même chose (les disjoncteurs de l'Enfer c'est pas trop ça). Devenus agents d'Interpol, ils poursuivent l'organisation satanique et en contrecarrent leurs plans de domination mondiale.Tout cela va passer par des cascades à moto, des disparitions dans de la mousse, des sbires qui explosent dès qu'on les met à terre, le kidnapping d'un ourson en peluche et un doublage français réalisé par trois comédiens, balançant un gros "fuck" au concept de synchronisation labiale.

Le reste d'epicness que pouvait avoir ce film est savatée par une esthétique assez spéciale. Déjà, un sentai est par définition assez kitsch mais là voir des héros avec des looks de sauterelles géantes se battre contre les sbires d'un type ressemblant à Ozzy Osborne dans un cosplay de Mandrake est pour le moins déstabilisant. Et ce ne serait rien si le cosplay en question n'était pas secondé par un "envoyé des Enfers", arborant un magnifique costume le faisant ressembler à un cloporte.

Le principal défaut de ce film reste un rythme paradoxalement assez lent, dans le mesure où il se compose pour trois-quarts de scènes de baston molles rendant l'ensemble du métrage assez répétitif. Mais le reste est tellement portnawakesquement non dilué que "Super Riders" est de ces nanars que vous ne finissez pas avec la satisfaction d'avoir tenu jusqu'au bout.

"Super Riders" est le genre de nanars auquel vous êtes soulagé de survivre.

Un bon samaritain des Internets a même mis le film en ligne. Si tu as une heure et demie et quelques neurones à perdre lecteur, cliques ! C'est de la bonne !

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